Rapport annuel du Bureau de l’inspecteur général de la Ville de Montréal 2021

Mot de l’inspectrice générale 

L’adage veut que derrière chaque défi se cache toujours une opportunité. Placée sous le signe d’une éreintante nécessité de résilience, l’année 2021 n’y fait pas exception alors qu’elle a permis à nos équipes de faire valoir l’étendue de leurs aptitudes à innover et à se renouveler. Valeurs clés du succès de toute organisation, je suis fière de constater qu’elles animent tous les membres du Bureau de l’inspecteur général, le présent rapport en étant la preuve première.

D’entrée de jeu, il est à souligner que la dernière année a été marquée par l’atteinte du cap de la 1000^e dénonciation analysée par le Bureau depuis sa fondation en 2014. Quoique les signalements de nos lanceurs d’alerte constituent toujours le socle indispensable à notre efficacité, nos travaux de vigie et de surveillance sur les chantiers démontrent à nouveau cette année la grande capacité d’adaptation de nos équipes dans leur rôle de chien de garde de l’intégrité des processus de passation et d’exécution des contrats à la Ville de Montréal.

Ainsi, ont fait l’objet d’inspections, d’analyse documentaire et de rencontre de témoins des projets aussi variés que la gestion des débris de démolition, l’aménagement des parcs et la rénovation des logements de l’Office municipal de l’habitation de Montréal. Nous avons également publié un rapport de fond sur la conformité légale des pratiques de la Société de transport de Montréal en matière de modifications contractuelles.

Le chantier de l’intégrité contractuelle demeure toujours une œuvre inachevée. À force de rapports publics levant le voile sur différents stratagèmes dolosifs, nous observons encore cette année que certains n’hésitent pas à revenir à la charge en tentant d’échafauder d’autres ruses plus subtiles et raffinées. Nous ne pouvons donc pas nous permettre de baisser la garde, d’autant plus que la Ville de Montréal constitue le deuxième plus gros donneur d’ouvrage au Québec.

À cet effet, notre équipe de formation et de prévention est constamment à pied d’œuvre afin d’alimenter et de renouveler leurs présentations à la faveur des apprentissages de nos plus récents rapports. Tout comme nos bulletins de prévention, ces séances de formation sont taillées sur mesure et adaptées à la réalité concrète de la Ville de Montréal et de ses sociétés liées. Signe indéniable de son succès, le programme de formation du Bureau a dépassé en 2021 le cap des 10 000 participations.

La collusion, la corruption, les manœuvres dolosives et autres actes de délinquance contractuelle ont généralement cours dans la pénombre, à l’abri des regards indiscrets. Le nerf de la guerre contre ces malversations demeure donc une collecte, une organisation et une transmission efficace et efficiente de l’information. À ce titre, je me dois de souligner la précieuse contribution de nos organisations partenaires qui, par la voie du comité de coordination que nous avons mis sur pied en 2018, a mené au développement d’initiatives prometteuses pour nos équipes d’analyses, d’enquête, de formation et juridique.

En guise de conclusion, j’aimerais remercier l’ensemble des membres de notre Bureau. À tous les jours, ils parviennent à trouver des nouvelles façons de mettre au profit des contribuables montréalais leurs expériences professionnelles riches et diversifiées, plusieurs ayant d’ailleurs connu une première carrière dans des domaines aussi variés que la police, le droit, le génie, les technologies de l’information et l’enseignement. C’est leur dévouement indéfectible à rendre exemplaires les pratiques en matière contractuelle à la Ville de Montréal qui fait du Bureau de l’inspecteur général un chef de file dans le monde de la lutte contre la corruption et pour l’intégrité.